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« Il y a plus de sécurité avec Jésus-Christ dans la tempête que sans lui dans les eaux les plus calmes. »

Tout humain, à un moment ou un autre de son existence, est en quête de sens. Qu’on soit croyant.e ou non, le besoin de spiritualité est en nous, quelle que soit ses formes : se connecter à son être profond, à la nature ; se remettre à plus grand que nous ou encore se sentir accompagné d’un Dieu qui nous a choisi, qui nous aime qui que nous soyons, qui nous libère et nous pardonne.

En Dieu, nous avons trouvé un sens à notre vie. Et vous quel sens avez-vous découvert ?

C’est souvent, mais pas toujours, à un moment douloureux de notre existence – divorce, maladie, deuil, chômage -, bref dans des temps marqués par la solitude, que le besoin se fait ressentir et que s’offre l’occasion de commencer un chemin spirituel fécond.

(Lire la suite...)
Ce qui est surprenant, c’est que ces débuts sont assez simples : « Je me tiens à la porte, dit Jésus-Christ dans la Bible (livre de l’Apocalypse), et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui. ». Oui, pas besoin d’avoir une idée claire de Dieu ou d’un Plus Haut que soi, pas besoin d’être né.e dans le bain : il suffit d’ouvrir son cœur à Dieu, de lui laisser un peu de place en soi, et de se laisser guider dans la découverte de sa spiritualité. Chacun.e le fait à sa façon ; à l’Eglise protestante de Genève, nous ne considérons pas qu’il y ait un chemin tout tracé, valable pour tout le monde. Le blog de l’Eglise protestante de Genève, tenu par le pasteur Marc Pernot, jecherchedieu.ch, vous donne des bonnes pistes pour démarrer un cheminement. Vous pouvez lui poser toutes vos questions, aucune n’est à côté de la plaque.

Ce qui est un cadeau magnifique, c’est qu’une fois que l’on a ressenti un lien personnel avec Dieu (ou avec son incarnation humaine, Jésus-Christ), on n’est plus seul dans un univers dont on ne saisit pas l’origine et la destination, mieux un sens à notre vie est proposé : « Aimez-vous les uns les autres tel que je vous ai aimés », telle est la destinée que Jésus nous réserve. Dieu nous offre de dépasser l’absurde de nos vies au profit de l’amour de nos semblables.

On n’est plus seul face à la finitude de la vie, et la vie éternelle (la vie en intensité avec Dieu) prend déjà racine dans le présent ! On n’est plus seul face à sa douleur, ses problèmes, on peut demander à Dieu de nous aider à les surmonter ! « Viens, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras » dit-il dans la Bible. Oui, je ne suis plus seul mais un être choisi et accompagné par un Dieu d’amour qui écoute, conseille et pardonne ! Et même quand tout va bien, famille, travail, santé, ce qui est heureusement le cas de beaucoup de monde, savoir que Dieu partage nos joies et nos sérénités décuple notre bonheur. Et savoir que même dans les brèches de notre insouciance quotidienne, quand tout va bien et que pourtant on s’interroge sur après, sur plus tard, Dieu est là, discret, prêt à accueillir nos joies de nos doutes. Rencontrer Dieu est la plus belle révélation d’une vie.

Bien sûr, on peut passer par des hauts et des bas, la foi n’est pas un chemin de croissance linéaire ! Mais Dieu est attentif : « Je vous donnerai un avenir et une espérance », nous dit le prophète Jérémie dans la Bible.

Nous avons plusieurs communautés qui vous accueillent tel.le.s que vous êtes, avec vos questions, votre quête personnelle de sens, vos attentes. Si vous le souhaitez, nous vous invitons à nous faire part de vos souhaits dans le formulaire ci-dessous ou à me contacter directement, je me ferai une joie de vous orienter dans votre recherche : alexandra.deruaz@protestant.ch, 022 552 42 39.

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« Un jour, je devais écrire une lettre compliquée à une connaissance : je ne devais en effet surtout pas m’engager tout en laissant croire que je m’engageais !!! J’ai eu la bonne idée de soumettre mon projet à ma meilleure amie, diplomate de métier. Qui m’a tout de suite dit : mais tu es folle, tu t’exposes beaucoup trop. Attends, je vais reformuler tout ça, ça fera illusion et ne t’engagera en rien ! Et hop, c’était parti ainsi et je n’ai jamais plus entendu parler de cette connaissance.

Alors transposons à l’envers. Si je devais décrire ce qu’est être témoin de Jésus-Christ, en langage diplomatique, cela pourrait donner : dire notre espérance en vue de susciter auprès de tiers une démarche de foi s’ils en ressentent l’envie ou le besoin.

Ouais… Vous avez compris que ce langage n’était pas mon fort.

En Deruaz dans le texte, ce serait plutôt : être témoin, c’est rayonner de joie, accueillir l’autre avec un immense sourire, vivre sa foi tantôt avec sa tête, tantôt avec ses tripes et plus souvent avec son cœur ; être témoin, c’est ne rien forcer chez l’autre mais ne surtout pas se calfeutrer au prétexte que la religion ferait fuir ; être témoin, c’est dire avec conviction ce qui nous habite quand le contexte s’y prête évidemment ; c’est chanter à tue-tête des louanges endiablées en famille ; c’est accepter que sa fille protestante, comble d’ironie, demande à faire sa première communion et être heureuse de sa ferveur, fut-ce à coup de « Je vous salue Marie »… C’est accompagner son enfant en deuil par la prière à voix basse et lui dire et lui redire que Dieu l’accompagne toujours, même quand elle ne le voit pas. C’est aussi prier et agir pour que les belles braises qui animent notre communauté réformée se transforment en grand feu qui éblouisse Genève ! »

Alexandra Deruaz
une des deux directrices de l’Eglise protestante de Genève

« Je crois que chaque être humain a été désiré tel qu’il est,
quels que soient son héritage culturel,
ses convictions ou sa confession religieuse,
sa couleur de peau ou son ethnicité,
son orientation affective ou son identité de genre.
Je crois qu’il existe de multiples manières de croire et de pratiquer,
uni-e-s et ancré-e-s dans le même enseignement de l’Amour inconditionnel. »

Adrian Stiefel
responsable de l’antenne LGBTI de l’Eglise protestante de Genève. Cette antenne se réunit au temple de Plainpalais, au sein du Lab, un laboratoire d’exploration spirituelle pour les jeunes.

« La foi, pour moi, c'est un abandon. C'est cesser de croire (!) que je maîtrise ma vie : à son début et à sa fin, il y a plus grand et plus que moi, tout simplement. Entre ces termes, un temps donné, long et bref ensemble : un temps que je veux orienter vers ce "plus que moi" que j'ai appris à reconnaître par Jésus-Christ en tout visage humain. Ma vie en devient passionnante, passagère qu'elle est et en même temps promise à une richesse inépuisable... »

Alexandre Winter
pasteur dans la région de Bernex

« Je fais confiance à Dieu Père/Mère
Source de toute vie,
Qui fait de nous ses fils et ses filles.

Je fais confiance à Sa bénédiction première et sans conditions
posée sur chacun de ses enfants.
Je fais confiance à cette Vie
que Dieu nous donne pour notre bonheur.
Je fais confiance au Maître Jésus Christ,
Qui enseigne et incarne par sa vie,
la voie de l’Amour agapè.
Je fais confiance à sa Parole
et à l’Esprit de Dieu
qui m’aide à L’interpréter sans cesse
dans un mouvement et un repos.

J’expérimente et je découvre jour après jour
la puissance et le pouvoir de cet Amour
qui nous sauve de nos angoisses, de nos peurs et de nos lâchetés ;
Qui nous libère de nos égoïsmes et de nos enfermements ;
Qui endure tout, relève tout, espère tout, pardonne tout ;
Qui transperce la souffrance, le mal et même la mort.

Je fais confiance à l’Evangile
qui nous annonce que malgré nos faiblesses et nos manquements
nous ne sommes jamais séparés de cet Amour,
offert à chaque instant.

Je fais confiance au Royaume qui est déjà là et à venir,
accessible au-dedans,
dans le secret et l’écoute profonde.

Je me fais confiance, comme je fais confiance à mes frères et sœurs
pour être porteurs de lumière, de paix et de compassion dans le monde portés par la Confiance que Dieu a mise en nous.
Amen »

Carolina Costa
pasteure au Lab, laboratoire d’exploration spirituelle de l’Eglise protestante de Genève pour les jeunes. Il se situe au temple de Plainpalais, sur la plaine, en face d’Uni Mail.

« Je rends grâce d’avoir été accueillie dans cette vie par toute ma famille, avec beaucoup d’amour et de joie, et avec le sentiment, très jeune, de me sentir aimée, accompagnée de Dieu, et remplie de sa joie. Accueillir est donc essentiel pour moi.

Dieu, avant tout, est celui que je désire accueillir et servir, par la prière, l’écoute, la lecture et l’étude inlassable et roborative de sa Parole. Je sais qu’Il est là, à mes côtés, et, j’aimerais partager avec vous deux moments (particuliers) de ma vie qui ont été marquants, bouleversants de félicité, où « je me suis sentie véritablement saisie » par Sa présence.

Tout d’abord, c’est lors de la préparation de la présentation de mon fils David, tandis que j’étais en train de prier avec des parents, de rendre grâce pour la venue tant attendue et espérée de notre enfant, que je me suis sentie soudain enveloppée d’une chaleur, envahie d’un sentiment bienfaisant de plénitude, de joie profonde, de sérénité.

Puis, sur mon chemin, se sont soudainement succédé deuils, maladies de proches, chômage. Je me suis retrouvée, un jour, assise sur mon lit, perdue, me sentant terriblement seule, en larmes, ressassant tous ces jours sombres … tous ces jours passés sans Dieu. Je n’arrivais plus à prier, plus à lire la Parole. Comment Dieu pouvait-il m’abandonner ? J’ai alors commencé à arracher toutes les pages non lues de mon calendrier biblique, quand des (P)paroles m’ont frappées, touchées. Au recto, une Parole biblique « Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle. C’est pourquoi, redressez les mains lassées et les genoux défaillants » (Hébreux 12, 11-12). Au verso, une parole, c’est-à-dire un commentaire qui me disait en substance de ne pas m’asseoir au bord de mon lit pour pleurer, car je ne suis pas seule, puisque Jésus est là et m’accompagne dans mon désert, car Lui seul connaît vraiment mon désarroi et qu’Il m’invite à me relever !

Ces (P)paroles ont été comme une clarté ressuscitante, comme un souffle revigorant, comme un baume apaisant. Je changeais de regard pour voir enfin les mains tendues (le soir même deux personnes me téléphonaient inquiètes de mon silence), pour redécouvrir pas à pas ce qui est bon et beau, pour renouer avec Dieu. Car par-dessus tout, ces (P)paroles m’ont permis enfin de connaître, de reconnaître Jésus-Christ. Ce Christ qui, à travers Dieu, s’était pourtant fait proche dans les épreuves que je traversais… ce Christ ayant endossé la condition humaine jusqu’à l’inéluctable, lui seul pouvait me permettre de comprendre, de reconnaître et d’accepter ma vulnérabilité.

Car Dieu était là, mais Il n’était pas présent comme je l’espérais, comme je le voulais. Dieu n’avait pas empêché tout ce qui était arrivé, mais il m’offrait force, courage, joie et espérance pour sortir de mon « enfer-me-ment », et m’enjoignait à abandonner tout ce qui me clouait sur place pour me conduire vers la Vie et la Joie, dans les pas de son Fils. Douloureux, mais ô combien salutaire passage d’une foi d’enfant à une foi d’adulte.

Si accueillir Dieu, accueillir le Christ, est essentiel, accueillir mon prochain l’est tout autant, puisque Christ nous dit sa présence dans la rencontre avec l’autre. Me savoir aimée me donne, depuis toujours, la confiance et l’élan pour aller à la rencontre de tous, pour échanger un regard, un sourire, une (P)parole, …une prière. Et le jour où un inconnu, en me prenant dans ses bras, m’a dit avec beaucoup d’émotion et de joie, « Si tu n’avais pas pris le temps de t’arrêter ce jour-là pour m’écouter, me parler, je ne serais plus là aujourd’hui », j’ai alors pris pleinement conscience de la portée de ma présence, de mes mots… de ma responsabilité et aussi de cette interrogation de Caïn « Suis-je le gardien de mon frère ? ».

Je comprends cette question comme une invitation, ou plutôt comme une exhortation à être la gardienne de mon frère et de ma sœur, en osant une vie spirituelle féconde dans le partage de la P(p)arole, du pain, des rires mais aussi des larmes… en église mais aussi hors de l’église, pour témoigner de cette Vie qui nous est donnée, de cet Amour qui est pure grâce, de cette Parole qui nourrit, relève, mais aussi de l’expérience de cette Parole. Sans oublier de proclamer cette Espérance en Christ, « le Plus-que-Vivant* », ce « fou** » qui est venu me dire, nous dire, « qu’il pense que l’on peut goûter à une vie si abondante, qu’elle avale la mort **».

Être la gardienne de mon frère et de ma sœur, c’est également protester, quand leur dignité humaine est bafouée, quand l’injustice les frappe… c’est résister pour ne pas me laisser entrer en tentation d’un silence, d’une surdité, d’un repli voire d’une fuite confortable… c’est m’engager, certes à ma mesure, auprès de toutes celles et tous ceux qui me sont confiés, et plus particulièrement auprès des personnes vulnérables, fragiles,… perdues.

Être la gardienne de mon frère et de ma sœur…c’est dire et redire ma reconnaissance de la confiance, la bienveillance, la compassion, l’amour, l’amitié, que me témoignent les personnes qui m’entourent, ma famille, mes ami-e-s, mes collègues. Être la gardienne de mon frère et de ma sœur, c’est grandir ensemble en humanité, humanité que le Christ est venu partager…un soir de Noël avec nous tous.

Noël, cette nuit qui m’émeut et me remplit de joie parce que c’est une invitation, toujours renouvelée, à accueillir la naissance d’un tout-petit fragile, avenue du Souffle d’amour, de la rencontre intime du ciel et de la terre et de la révélation d’un Dieu de Lumière et d’Espérance. » France Bossuet, chargée de ministère à l’Eglise protestante de Genève


*Francine Carrillo, titre d’un de ces ouvrages
**Christian Bobin, L’homme qui marche
France Bossuet
chargée de ministère à l’Eglise protestante de Genève

Issu d’une famille catholique de Kinshasa, Gabriel sait rapidement qu’il veut consacrer sa vie à Dieu. Des événements très difficiles dans son pays le poussent à demander l’asile en Suisse. Soutenu à son arrivée par une Eglise évangélique, il s’ouvre sur ses désirs d’avenir :

« Je leur ai dit mon désir d’entreprendre des études de théologie (réformée) à l’Université de Lausanne en vue d’un ministère pastoral. Tout cela avec une finalité : rendre grâce au Seigneur qui m’a soustrait à la mort pendant l’événement dramatique que j’ai vécu à Kinshasa, au cours duquel j’ai perdu toute ma famille. J’ai donc décidé de consacrer le reste de ma vie au service du Christ en annonçant l’Evangile. » (…)

« Avec un peu de recul, aujourd’hui, je m’aperçois que ma vie a été secouée par des violentes tempêtes. Si j’ai pu tenir le coup, c’est parce que j’ai appris à vivre les aléas de la vie dans la foi en Dieu, en m’appuyant sur des hommes et des femmes, mais aussi en allant puiser certaines ressources tout au fond de moi. »

Gabriel Amisi
pasteur à Chêne

« Mon parcours personnel et professionnel est relativement atypique, mais, à chaque fois que je peux l’observer, ne tient pas du hasard ni de ma volonté seule. Ce dont je peux témoigner dans ma vie se base sur le texte suivant : « Car je connais les projets que j’ai formé pour vous dit l’Eternel, projets de paix et non de malheurs afin de vous donner un avenir et de l’espérance » (dit le prophète Jérémie dans la Bible).

Je ne n’ai pas reçu un appel pointu par rapport à une mission spécifique, mon parcours de vie (conduit et orienté même si je ne l’ai pas toujours vu ! ) m’a toujours amené à être un homme de relations, quelqu’un qui construit des ponts… qui rencontre des frères, des sœurs, des clients, des candidats, des collaborateurs, des chrétiens, des non chrétiens… Dieu m’a fait cette grâce d’avoir de l’intérêt et chercher ce qui me parle en l’autre… et d’oser dire que je suis chrétien. La partie visible de ma personne offre un aspect « rassurant” solide, sûr de lui, j’ai toujours été frappé lorsqu’on me parle de ma petite femme, qui est certes bien plus féminine et fine que moi, mais d’un discernement spirituel souvent plus affuté que le mien.

Un virage !

Grand imbécile que je suis ! J’avais coutume de dire qu’au niveau physique j’étais “solide et indestructible”, jusqu’à 50 ans assez vrai, et puis après 3 descentes aux urgences pour de fortes douleurs, l’indestructible prend du plomb dans l’aile… Je me souviens du matin ou après avoir passé une nuit de plus aux urgences, devant le flou du diagnostic, j’ai demandé à signer une décharge pour sortir. Ma femme est arrivée à ce moment et s’est adressée au médecin en lui disant : « ce dont souffre mon mari est grave et vous aurez la réponse au scanner »… Il n’est pas du tout son caractère d’être autoritaire. Interloqué l’interne accepta le scanner. Ce brave médecin, mal à l’aise après le diagnostic et un deuxième scanner à fait intervenir un « gradé » puis départ soins intensifs, et un grand moment de solitude pour épouse et moi témoins d’u débat « live » entre ceux qui voulaient opérer et ceux qui étaient totalement contre… Ce n’est pas le temps pour aller dans les détails médicaux mais qu’ai-je pu voir et vivre : Une révélation, mon épouse avait longuement prié et avait reçu cette conviction de gravité et de diagnostic via scanner ! La confrontation avec une possible « sortie de piste de ma présence sur terre », avec cependant la joie de voir la paix de Dieu au sein de notre famille, et de voir que ma foi personnelle, ne s’était pas fissurée mais renforcée. Un temps de présence « béni » pendant la période d’hôpital, dans le dialogue et la proximité du Christ et de l’Esprit. Et après, un chemin professionnel qui m’a amené à dire assez rapidement à mes associés, je vais mettre le nez à la fenêtre car je souffre d’un problème de sens et j’ai envie d’autre chose… La suite vous la connaissez, un chemin par rapport à la foi réformée, et l’engagement à un poste de direction qui de manière cartésienne n’avait aucune raison de se faire, tant de la part de l’Eglise, que de ma part… Je suis donc désormais dans ce rôle au service de… avec une compréhension diaconale de la chose… pour la suite du parcours, adressez-vous en haut, je ne fais plus de pronostics.

Conclusion non définitive

Dans cet avenir et cette espérance Dieu se révèle fidèle, à partir de cette phrase du dialoguiste de cinéma Michel Audiard qui fait dire à l’un de ses acteurs “Heureux les fêlés car la lumière passe au travers d’eux”. Comme tout homme, Je suis un homme fêlé dans certains domaines, fragile, inquiet, parfois tourmenté, mais jour après jour dans la prière, la lecture de la parole, j’ai reçu et pu avancer grâce cette présence de l’Esprit Saint en direction de Dieu et du Christ. Etre disciple du Christ, formulation probablement bien évangélique, mais qui me parle et me conduit jour après jour, avec ces questions « suis-je aligné au Christ, quel est mon décalage entre parole, cœur et vécu… Que penses le Christ de ce que je fais, je dis » ?

Je crois et je vois ce chemin qui se précise année après année, cette marche qui se poursuit, une vie qui jour après jour se transforme et cette conviction de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ qui s’incarne, se vérifie, se déploie. La vie de disciple n’est pas un parcours facile et sans histoire, mais jamais je n’oublie que Dieu a choisi de faire avec nous et avec son Eglise et cela fait une sacrée différence. Comme le dirait un célèbre retraité outre atlantique Yes, we Can avec cet avantage indéniable, Dieu n’est pas retraité mais bien actif et vivant ! »

Michel Chatelain
responsable des ressources humaines à l’Eglise protestante de Genève

« Depuis ma tendre enfance, je me suis senti accompagné par le Christ : j’ai été plusieurs fois bouleversé en ressentant sa Présence au cœur du silence. Très jeune, j’ai décidé d’en faire le cœur de ma vie et de devenir pasteur pour m’approcher de ce mystère.

Durant mes études de théologie, la quantité de paroles ne nourrissait pourtant pas ma faim profonde. Je pressentais que le plus important n’était pas dit, pas vécu, pas rencontré… Il manquait l’expérience. J’ai obtenu le master, et j’ai commencé un ministère en paroisse. J’y ai découvert la force du lien communautaire, et j’y ai vécu des années bénies. Cependant, il y avait toujours une interrogation qui m’habitait : comment parler du « Royaume des Cieux » sans connaître le chemin pour le rejoindre ? Comment parler de la paix du Christ et de l’unification intérieure tout en ressentant à l’intérieur la division du cœur ? J’ai continué à être pasteur jusqu’à ce que la tension intérieure arrive à son comble : j’ai cédé au découragement et j’ai craqué… Burn-out.

Quelques temps avant, j’avais déjà été poussé sur d’autres chemins. J’avais rencontré d’autres pèlerins qui, comme moi, allaient chercher en d’autres contrées, traditions, ce que la voie chrétienne traditionnelle ne leur avait pas offert. J’ai alors vécu des expériences guérissantes – de celles que j’attendais tant. J’ai fait des rencontres bénies, avec des Vivants d’une qualité humaine inouïe et qui vivent l’unification de leur être. Grâce à leur aide, j’ai pu commencer à poser un pas, puis un autre, en cette terre promise, en ce Royaume dont Jésus enseigne le chemin.

La Parole s’est faite chair dans ma vie. J’ai compris ce que veut dire « changer de comportement », c’est-à-dire « faire retour » au-dedans de soi. J’ai compris qu’il fallait passer par des résistances intérieures, les traverser, oser se rencontrer face à face, mourir sans cesse à son moi égotique, renaître pour finalement retrouver la joie vive… J’ai aussi compris pourquoi Jésus disait « Ils ont des yeux et ils ne voient pas ; ils ont des oreilles et ils n’entendent pas »… L’Occident a fait du Ressuscité un simple porteur de valeurs humanistes. De son enseignement sur les moyens de se libérer, de s’éveiller, de ressusciter, il a fait une religion avec des règlements, des lois, des dogmes. Bref : là où le Christ était venu apporter la liberté, on a fait une prison supplémentaire.

Je le sais maintenant : la parole d’un Vivant comme Jésus ne peut pas être comprise et transmise comme un contenu à apprendre, à comprendre. Elle doit être vécue d’abord jusqu’au fond de ses tripes. Et elle ne peut être portée que par celui ou celle qui vit quotidiennement de cette Présence intérieure. « Ne le cherchez pas ici ou là : le Royaume est là, au-dedans de vous ». Il faut l’avoir expérimenté pour comprendre que Jésus parle de cet espace intime de l’être où le divin et l’humain ne sont qu’un… « Le Père et moi ne faisons qu’un… » (Jean 10, 30). Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut le comprendre.

Aujourd’hui, après des années passées à tenter de m’approcher de Dieu, je peux le dire : j’ai enfin pu goûter à ce Royaume. Découvrir que oui, il est proche. J’ai enfin goûté de première main à cette terre promise. Je redécouvre chaque jour les paroles du Christ. Je me dis à chaque fois « Waow ! C’était donc ça qu’il voulait dire ! » et je mesure à quel point ses mots ont été précis, et à quel point son enseignement est concret, vivant, libérant. Comme si mes yeux et mes oreilles s’étaient enfin ouverts… »

Nils Phildius
pasteur à la Maison Bleu Ciel de l’Eglise protestante de Genève, destinée aux personnes en quête de spiritualité

« Je crois à la beauté de ce qui est simple, à l’amour aux mains ouvertes et à la solidarité.
Je crois en l’homme capable de vivre en paix, capable de se mettre en communauté pour relever les défis sociétaux auxquels il est confronté.
Je ne crois pas que la guerre et la faim soient inévitables.
Je ne crois pas que la paix soit une utopie.
Je découvre jour après jour les signes de l’accomplissement de la promesse d’une terre nouvelle où la justice et la paix s’épanouiront.
J’ai découvert la création comme un lieu de présence de Dieu. »

Nathalie Schopfer
pasteure de l’Eglise protestante de Genève auprès des malades à l’hôpital cantonal

« Quel est le point commun entre les pistes enneigées de Zermatt et le désert du Sahara ? Ce sont deux endroits que Dieu a choisis pour se révéler à moi et transformer ma vie d’une manière significative. Tout ça en quelques semaines.

Nous sommes en février 2008, et j’ai tout juste 17 ans. Je profite de vacances en famille à Zermatt. A ce moment-là de mon parcours de vie, c’est avant tout la qualité des relations humaines vécues dans mon groupe de jeunes et dans des cultes jeunesse qui m’amènent à rester dans le giron de l’Eglise. Ma foi est néanmoins là, discrète et hésitante. Mais voilà que je me suis réveillé un beau matin de février avec la plus étrange des idées en tête : Et si je devenais pasteur ? Une idée qui m’a paru d’abord absurde. L’adolescent que je suis s’est alors dit qu’une bonne douche et un café bien serré suffiraient à me remettre les idées en place. Plusieurs semaines ont passé, et malgré tous mes efforts il m’était impossible de me sortir ça de la tête. Cette idée de devenir pasteur, sortie de nulle part, semblait être profondément ancrée en moi, absolument indéboulonnable. Je commençais alors à imaginer l’impensable : et si cette idée ne venait pas de moi, mais de Dieu ? Je me suis senti alors un peu comme Gédéon (Juges 6), lui le plus petit de la plus petite tribu, choisi par Dieu pour délivrer Israël. Sa réponse a été en substance : « ça doit être une mauvaise blague ! »

Lorsque je me suis enfin décidé à en parler à un pasteur, je m’attendais à ce qu’il éclate de rire. Il n’a pas ri. Mais il a tout de même eu l’air étonné. « Tu te sens appelé à ça ? » m’a-t-il demandé. Je ne savais pas que Dieu pouvait appeler des gens à faire quelque chose, première nouvelle ! Et pourtant oui, sur les pistes enneigées du Valais, Dieu avait semé quelque chose en moi qui, comme la graine de moutarde de la parabole (Matthieu 13), n’allait pas tarder à s’enraciner au plus profond de mon être et pousser, pousser, pousser toujours plus.

Ce pasteur m’a alors encouragé à rejoindre une retraite spirituelle dans le désert. Quand l’annonce avait été faite quelques mois auparavant, je n’avais pas été enthousiasmé à l’idée de passer mes vacances de Pâques dans le désert à méditer des textes bibliques, et je ne m’étais donc pas inscrit. 10 jours plus tard, me voilà pourtant dans un avion, direction Marrakech et le Sahara où – je m’apprêtais à le découvrir – Dieu avait prévu un deuxième rendez-vous entre lui et moi.

C’est l’aube de Pâques, et notre petit groupe est réuni au sommet d’une dune, le regard porté sur l’Atlas derrière lequel le soleil commence à poindre. C’est là, sur cette dune, que quelque chose au plus profond de moi s’est débloqué et que j’ai pris conscience d’une réalité bouleversante : Dieu pose son regard sur moi. Ce qu’il a accompli en Jésus-Christ, c’est aussi en pensant à moi, et à chacun de mes amis autour de moi. Les jours précédents, nous avions étudié l’épître aux Romains, nous y plongeant et découvrant la richesse des paroles de Paul. Dans mon carnet de notes j’ai mis en évidence ces versets : « Oui, j’en suis sûr, rien ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a montré dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les esprits, ni le présent, ni l’avenir, ni tous ceux qui ont un pouvoir, ni les forces d’en haut, ni les forces d’en bas, ni toutes choses créées, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. » (Romains 8,38-39)

Philippe Golaz
pasteur à Meyrin

« Mon témoignage d’aujourd’hui est différent de ce que j’ai pu formuler il y a 2, 4, 6, 8 ans, ou plus… Et la première parole qui s’est peu à peu imposée, parmi tant d’autres paroles de Jésus, est bien celle qui affirme : « JE SUIS – Chemin, Vérité, Vie » (dans l’Evangile de Jean). Avec le sentiment que je suis à peine en train de commencer à découvrir la puissance dynamique de ce qui est formulé ici ! Condensé en quatre termes qui semblent presque banals… Mais qui épousent, nomment et balisent mon expérience de vie et de foi. En gestation !

Et résumée maintenant de façon très condensée, en suivant ces 4 termes :

D’abord et avant tout : « JE SUIS » dit Jésus – et pour moi, c’est bien Lui, et sa Parole, découverte dans les Evangiles, qui sont venus « me chercher », à l’âge de 40 ans, alors que je n’avais aucun lien avec l’Eglise. A l’origine et jusqu’à ce jour demeure le choc inexplicable d’une certitude qui a fait irruption dans ma vie (alors passablement en lambeaux) : avoir rencontré Celui que je cherchais depuis toujours, sans le savoir ! Et c’est depuis les tréfonds de mon être que je peux rendre le seul témoignage qui compte à mes yeux : la certitude que la Parole du Christ (qui n’est pas « la sienne », mais Parole éternelle de Dieu) nomme et enseigne des Vérités spirituelles salutaires. Auxquelles on ne se confronte pas sans risques ! Mais l’enthousiasme des débuts me le masquait encore…

Tout a commencé par la vocation reçue en 2003 ; par le « Suis-moi ! » qui m’a entraîné dans la foi, dans le ministère, et dans l’Eglise. En passant par un changement total d’univers professionnel, via un temps de chômage pour cause de formation, etc, etc.

Début de ce chemin – dont Jésus dit d’emblée qu’il passe par la vérité, pour conduire à la vie ; à « l’entrée dans la Vie » (cf. Mt 19, 17 par ex.), dans cet autre Ordre du Vivant, qui n’est pas régi selon notre mode de fonctionnement humain usuel. Impossible de développer cela ici, mais juste partager que je ne réalisais pas au départ que ce Chemin n’est jamais terminé, et ignorait de quels genres d’expériences il peut être fait !! En lequel se mêlent grâces inimaginables (mais bien réelles) ; nuits terribles et joies indicibles ; errances, chutes et rechutes ; épreuve et ruines diverses ; pour conduire de façon toujours plus serrée à une évidence : la réalité de la faiblesse humaine, et de notre impuissance (cf. Jn 5, 19.30 ; 15, 5). Pour prendre une image, je dirais que le chemin me fait découvrir ce qu’est une pâte feuilletée : qui demande à être tournée, abaissée, pliée, encore et encore et encore… ! Si la réception du Salut en Christ, par la grâce de la foi, a lieu « une fois pour toutes », force est de constater combien le chemin d’incarnation de cette grâce est bien un chemin de « 77x 7x » (cf. Mt 18, 22).

Et c’est sans doute le moins confortable, et le plus important du cheminement : la confrontation avec la vérité – pas tant comme une « extase de jouissances spirituelles hors-sol » (sic), mais bien, dans une dynamique d’incarnation, comme la sortie progressive de la cécité, quant à la réalité de nos comportements. Des miens, en l’occurrence. Jusqu’aux captivités les plus profondes. En croisant en chemin la rébellion des croyants qui rétorquent à Jésus : « mais nous, nous n’avons jamais été esclaves de personne ! » (Jn 8, 33). Oui, comme le soulignent aussi bien Luther que Calvin, « la pénitence de l’homme chrétien doit être continuée toute sa vie » – pas comme un dolorisme hypocrite et moralisant, mais au contraire, comme retournement, métanoïa, retour à Dieu ! Comment penser changer en quoi que ce soit sans passer par de réelles prises de conscience ? Douloureuses, souvent, mais salvatrices – qui donnent chair et sang à la première Béatitude proclamée par Jésus : « Bienheureux ceux qui peuvent se reconnaître pauvres dans l’Esprit ». Chemin de confrontation continuelle à la Parole du Christ, dans la durée, et sous le regard d’un accompagnateur (père spirituel).

Tel est donc l’horizon de cette liberté – promise d’emblée ; donnée d’emblée, par pure grâce, en Jésus-Christ. Venu promettre non « des charges supplémentaires », mais salut, libération, guérison, et FRUITS ! Au fur et à mesure que la vérité est accueillie dans l’amour. A ce sujet, je peux rendre témoignage et grâce au Seigneur des fruits inattendus et bien réels vécus, notamment, dans ma propre famille. Mais là n’est pas le but de ma foi : car le Christ est pour moi Sauveur, Seigneur et Maître, et non « fournisseur de prestations » ! Et si nous sommes appelés à de véritables changements, demeure la Parole qui assure « qu’aucun vivant n’est juste devant Dieu » (Ps 143).

Philippe Rohr
diacre à l’Eglise protestante de Genève

« Tout être humain, enfant, ado, adulte, est en quête de sens. Il porte en lui une saveur de l’infini, un goût du spirituel. J’aime accompagner cette recherche, m’enrichir des partages vécus. J’aime témoigner avec d’autres, de ce Dieu d’amour qui a choisi en Christ et qui choisit chaque jour, d’être avec chacune et chacun d’entre nous. Il apaise les épines dans nos cœurs, il accueille nos colères comme nos profondes joies. J’aime et j’apprends à aimer malgré les écueils de la vie, car il m’aime en premier, telle que je suis. »

Vanessa Trüb
pasteure de l’Eglise protestante de Genève auprès des jeunes